Lecture : la mort du roi Tsongor

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Claire

Re: Lecture : la mort du roi Tsongor

Message par Claire » mer. 16 janv. 2013 21:51

Merci beaucoup. J'ai modifié les réponses que vous m'avez dit, donc voici les réponses :

1) « La Mort du roi Tsongor » est un roman de 204 pages, rédigé par Laurent Gaudé et publié le 20 août 2002 aux éditions Actes Sud.
L’histoire de ce roman débute ainsi : Le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier Samilia, sa fille à Kouame, prince des lointaines terres de Sel. Mais un événement va venir chambouler tous ses projets : la veille du mariage survient un nouveau prétendant. Sango Kerim, ancien compagnon de jeu de la princesse, et devenu depuis lors puissant chef de guerre, la veut aussi pour épouse, invoquant les serments du passé. Le vieux roi Tsongor, refusant de choisir entre les deux hommes, se donne la mort avec l’aide de son serviteur, Katabolonga. Sa mort va alors déclencher une guerre terrible entre les deux prétendants qui se battront jusqu'au bout pour obtenir satisfaction, puis pour venger les affronts subis. Pendant ce temps, Souba, le fils du roi, arpente le pays afin d'ériger sept tombeaux, à la gloire de son défunt père, parcourant des terres que son clan a asservies sans pitié ni remord, et apprenant, à son tour, la honte.

Le sujet du roman est donc la lente disparition de tout un peuple, la ruine d’une cité prospère, et par conséquent de tout le royaume de Tsongor. Plus le roman progresse, plus la chute s’accentue. Parallèlement, le sujet du roman est aussi le parcours d’un jeune héros, Souba, investi d’une mission par son père. Il s’agit pour ce personnage d’une quête qui lui permet de voyager dans tout le royaume de son père, avant de revenir à Massaba puis de repartir à nouveau. Vient le moment pour Souba de rejoindre Massaba, à la fin du roman, une vie entière est passée. Souba est le seul à voir s’ouvrir devant lui un autre temps, donc une autre vie.



2) Les personnages principaux de ce roman sont :

Le Roi Tsongor : Il est petit et robuste. C’est un homme âgé et barbu ayant beaucoup de vécu. Il est sage mais a été guerrier par le passé. Dans sa jeunesse il était un conquérant sanguinaire. Après la construction de Massaba, il décide d’arrêter de conquérir des terres pour stopper les guerres et pour diriger son royaume tout en s’occupant de ses 5 enfants. Il veut alors marier sa fille mais, refusant de choisir entre les prétendants de celle-ci, il se donne la mort, ce qui provoquera la perte de sa famille et de son royaume. Ce personnage qui était un conquérant finit finalement comme un lâche en abandonnant sa famille. Avant de se donner la mort il confit à son fils cadet la tâche de construire 7 tombeaux à travers le monde et de lui en choisir un dans lequel il pourra enfin reposer en paix.


Souba est le plus jeune fils du roi Tsongor, c'est le cadet, et c’est aussi celui qui reste le plus fidèle à sa mémoire et le seul qui n’oublie pas Samilia, avec qui il partage un lien très fort (ils sont presque du même âge et ont été élevés ensemble). En effet, après avoir trouvé l’ultime tombeau de son père, il se charge d’ériger un palais à sa sœur. Il est le seul survivant du clan Tsongor et fait l’objet d’un traitement à part dans le roman ; d’ailleurs, quand la vie de ses frères s’achève, paradoxalement la sienne commence. Il incarne l’espoir et l’avenir, cette part d’humanité qui survit à la destruction et à la malédiction.


Samilia est la fille du roi Tsongor. Elle est jeune, belle et désirable, mais elle est la femme de deux hommes. Elle était supposée épouser le prince des terres de sel, Kouame avant que ne réapparaisse Sango Kerim, ancien compagnon de jeu de la princesse, et devenu depuis lors puissant chef de guerre, qui veut aussi l'épouser, invoquant les serments du passé. Le roi Tsongor préfère mourir plutôt que de choisir l’un des deux prétendants, dans l’espoir d’éviter la guerre. Mais la guerre a tout de même lieu entre les deux prétendants et la jeune fille devient alors l’objet de tous les tourments. Deux hommes se battent pour elle, mais nul ne respecte son choix. Elle subit la honte d’être responsable de tant de morts, avant de comprendre que seules la vengeance et la folie conduisent les hommes sur le champ de bataille.


Katabolonga : il vient du peuple des rampants. Il est grand et fin. Il est un ancien ennemi de Tsongor, le dernier de son peuple. A l’époque il s’est présenté au roi avec la revendication d’avoir le droit de le tuer, en vengeance du massacre qu’à subit les siens. Le roi a alors conclu un pacte avec lui. Katabolonga a été désigné porteur du tabouret d’or. Il devra suivre le roi partout, comme son ombre, pour lui rappeler les horreurs qu’il a commis en symbole de son remord. En échange, le roi lui confie son âme car Katabolonga a le droit de mort sur le roi à tout moment et en toute impunité. Katabolonga est d’une loyauté sans faille envers le roi. Au fil des années ils sont devenus des amis proches et fidèles mais la veille du mariage de Samilia (la fille du roi), Katabolonga acheva le roi.


Sango Kerim est ce que l’on peut appeler l’« élément perturbateur » dans la structure du récit. Son arrivée bouleverse les projets de Tsongor, et transforme une ville festive en lieu de deuil et de sang. Il a pourtant une profonde affection pour le roi Tsongor, qu’il considère comme son père et qui l’a élevé jadis avec ses propres enfants. Mais il est amoureux de Samilia et il a quitté Massaba à l’âge de quinze ans afin de devenir un homme digne d’elle. Pendant toutes ces années d’absence, il était encouragé par la promesse qu’elle lui avait faite de l’épouser. Il est devenu un prince nomade, entourée de compagnons fidèles et capables de lever une armée.


Kouame est le prince des terres du sel, fils de la reine amazone Mazébu. Il est le fiancé de Samilia, soigneusement choisi par le roi Tsongor. Il est beau, puissant, et il offre son royaume et sa vie pour être digne d’épouser Samilia (à la cérémonie des présents il verse de la terre et du sang aux pieds du roi Tsongor).


Il a de nombreux points communs avec Sango Kerim, mais les deux hommes se détestent profondément. La bravoure, la
loyauté de leurs compagnons et le sens des valeurs (morales, guerrières, etc.) les caractérisent pareillement. Tous deux
s’engagent dans la guerre pour laver l’offense qui leur est faite et par amour pour Samilia. Tous deux ont eu l’occasion
de mettre fin à la guerre et ne l’ont pas fait, aveuglés par l’orgueil et la vengeance. Tous deux échouent car aucun n’a
tué l’autre ; dans la dernière bataille, c’est Barnak qui les tue, l’un après l’autre, incapable de reconnaitre son propre
camp. Leur mort symbolise l’absurdité de la guerre.



3. Les personnages secondaires sont :

Sako et Danga : Ils sont jumeaux, ce sont les fils aînés de Tsongor. Ils sont nées à 2 heures d’intervalles et quand leur père, le roi Tsongor, mourut ils se disputèrent le trône . Ils se combattront, chacun dans le camp ennemi de l’autre. Ils mourront également à 2 heures d’intervalles, vivant ainsi exactement le même temps...


Liboko : fils de Tsongor, c'est le benjamin, il est le frère le plus proche de Samilia. Il périt dans la guerre qui oppose Sango Kerim et Kouame.


(Donc dans les personnages secondaires il n'y a que Sako Danga, et Liboko ? Samilia et Katabolonga font bien partie des personnages principaux ? )


4. L'élément déclencheur est, comme l'indique le titre, la mort du roi Tsongor. Cet évènement est le point essentiel du livre puisqu'il est l'élément déclencheur d'une série de conséquences pour ses enfants et son royaume.
Le vieux roi Tsongor refuse de choisir entre les deux prétendants de sa fille, qui veulent tous les deux épouser cette dernière. Il se donne alors la mort, avec l’aide de son serviteur, dans l’espoir d’éviter la guerre. Mais finalement la lâcheté de ne pas choisir entre Kouame et Sango Kerim amènera la perte de sa famille et de son royaume. Ce personnage qui était un conquérant finit finalement comme un lâche en abandonnant sa famille.
Sa mort est l'élément déclencheur d'une guerre terrible entre les deux prétendants, qui se battront jusqu'au bout pour obtenir satisfaction, puis pour venger les affronts subis. Le roi Tsongor, mort, assiste tout de même au résultat de la guerre, grâce à Katabolonga, qui est un témoin de ce conflit :
- l'effondrement de ce qu’il a construit : la destruction totale de la région, la destruction de son royaume
- la mort des deux clans : Aucun ne gagnera, ils serons tous tués : Sango Kerim, Kouame et la plupart de leurs compagnons de guerre. La guerre a tué beaucoup d’hommes.
- la mort de ses fils : Sako, Danga et Liboko.
- Samilia, qui erre seule, car elle est la raison de la guerre qui détruit le royaume de son père.
- Un seul échappe à ce conflit meurtrier : Souba, le plus jeune fils du roi, à qui le roi Tsongor a confié la tâche, avant de se donner la mort, de parcourir le monde à la recherche de sept lieux où il pourra bâtir sept tombeaux pour dire quel homme le roi Tsongor était. Souba comprend finalement que grâce à la volonté de son père il est sain et sauf.


5. Ce roman montre comment par orgueil et vanité on peut détruire, en peu de temps, l'œuvre d'une vie, gâcher la destinée de ses enfants : ici le Roi par lâcheté a amené la mort de ses fils ainsi que la disparition de sa fille et la destruction de son royaume. L'auteur veut nous dire au travers de ce roman que tout bien prit par la violence sera aussi détruit par la violence. Cette histoire nous montre que l’on finit toujours par être rattrapé par son destin. Il ne restera aucun héritage de ce royaume et de cette famille.

Ce roman nous mène à réfléchir sur les sujets suivants :

- la honte : Souba, à la fin du roman, consulte une sorte de sorcière, qui lui apprend qu'il ne trouvera ce qu'il cherche que lorsqu'il sera lui-même un Tsongor. Que lorsqu'il aura honte de lui.
Plus tard, se sentant injurié, il tue la sorcière, et réalise qu'il est devenu un meurtrier, lui aussi. Il fuit alors les humains, et murmure « Je suis un Tsongor, éloignez-vous de moi ».

- la lâcheté : Le roi Tsongor s'apprête à marier sa fille, Samilia au roi des Terres du Sel, Kouame. Le jour des noces, Sango Kerim, prince nomade, se présente et veut lui aussi épouser Samilia, invoquant les serments du passé. Plutôt que de choisir et de conduire la guerre contre le perdant, Tsongor choisit de se suicider, mais cette lâcheté n'évitera pas la guerre, ni l'incendie de la ville, ni la mort de trois de ses fils.

- la solitude : la solitude se perçoit par exemple dans le personnage de Tsongor.

- dénoncer l'absurdité de la guerre : Vers la fin du roman, Samilia s'est enfuie, tourmentée d'être la cause de tant de deuils, d'en être la victime, de voir sa famille et son royaume déchirés. Pourtant les guerriers restants continuent à se battre, par habitude, pour soulager un besoin quelconque.

- la culpabilité : Le roi Tsongor est, certes, un grand conquérant mais c'est aussi un grand assassin qui a beaucoup tué et même mort il ne connait pas le repos, il est accablé de remords, il ressent de la culpabilité qui l'empêche de mourir en paix.

- la mort : La mort est omniprésente dans ce roman. Cela commence par le roi Tsongor qui se suicide. Puis quand la guerre commence il y a beaucoup de morts dont ses 3 fils, Kouame, Sango Kerim, leurs compagnons de guerre...

- la fidelité : Katabolonga est le porteur du tabouret d'or et c'est l’unique survivant d’une tribu battue par Tsongor dans ses jeunes années. Malgré toutes les actions horribles du roi Tsongor dans le passé, Katabolonga eut le cœur assez brave pour lui pardonner plusieurs dizaines d’années plus tard. Il est d'une fidélité et d'une loyauté sans faille envers le roi. Pendant toutes ces années, il a toujours été à ses côtés, le suivant partout, comme son ombre. Au fil des années ils sont devenus des amis proches et fidèles. Sans oublier, Katabolonga est un homme qui tient sa parole. Il promit au roi Tsongor de s’occuper de la pièce de monnaie qui reposait jadis dans l’empire du père du roi Tsongor et respecta cette promesse.

- L'orgueil et la vengeance: Kouame et Sango Kerim ont eu, tous deux, l’occasion de mettre fin à la guerre et ne l'ont pas fait, aveuglés par l’orgueil et la vengeance.

- L'amour et la guerre : Une guerre terrible, qui fera beaucoup de morts, éclate entre les deux prétendants de Samilia, qui se battront jusqu'au bout par amour pour Samilia, qu'ils veulent tous deux épouser, puis pour venger les affronts subis.

- L'échec : Il n'y a pas de réussite dans cette histoire, mais que des échecs pour ces personnages pourtant hors du commun. C'est l'échec pour Tsongor (et donc pour Katabolonga aussi), pour ses fils aînés qui s'entretuent, pour Liboko qui meurt au combat, pour Samilia qui ne se mariera pas. Souba réussit sa mission, mais il s'agit de l'ordre de son père ; pour lui, il réussit
seulement à trouver l'endroit de sa sépulture… Le roman est pour l'essentiel une histoire d'échecs.

- La lutte pour le pouvoir : Sako et Danga, les fils aînés du roi Tsongor, qui sont jumeaux, nés à 2 heures d'intervalle, se disputent le trône. Ils s'entretuent, se combattent chacun dans le camp ennemi de l’autre.

- la haine : Sango Kerim et Kouame se détestent profondément, ils se haissent car ils aiment et veulent épouser la même femme.



Pouvez vous m'aider et me dire si les réponses sont bonnes, s'il y a des erreurs, des fautes, des choses à ajouter ou enlever ou modifier... s'il vous plait. Merci.
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Re: Lecture : la mort du roi Tsongor

Message par professeur 1 » mer. 16 janv. 2013 23:07

Bonsoir Claire,
Tes réponses sont à présent correctes et complètes. Tu as bien travaillé.
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