question sur une lettre de poilu.

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maxime

question sur une lettre de poilu.

Message par maxime » mar. 20 déc. 2011 21:18

bonjour, pouvez-vous m'aider pour mes questions ?

voilà les questions et le texte :

D'origine auvergnate Marin Guillaumont était instituteur avant La guerre. IL y fut blessé et gazé et mourut huit ans après la guerre en 1926. Sa femme Marguerite venait de donner naissance à leur fille Lucie Lorsqu'il lui écrivit cette lettre.

14 décembre 1914
8 heures du soir

Ma bien chérie

J'ai reçu ton télégramme. Que je suis content et inquiet!
Comment vas-tu, chérie, comment va notre fillette?
As-tu bien souffert ?
As-tu pu avoir un médecin?
Avais-tu trouvé une nourrice? Le télégramme est bien bref...
Que j'attends des détails
Je crains tant de choses. L'état d'esprit dans lequel tu vis depuis quatre mois et demi a pu avoir une influence malheureuse. Le souci peut lui nuire. Reste courageuse, ma chérie. Pense à notre fillette.
Comment l'appelles-tu?
Fais-moi vite savoir son nom. Qu'il me tarde de la voir, que je suis impatient de revenir. Mais mon retour est encore bien loin, plusieurs mois certaine­ment...
Cause-moi longuement d'elle dès que tu pourras le faire. Dis-moi tout. J'espère la voir. Je veux la voir. Que je regrette gu'elle ne soit pas née un an plus tôt! Fais-moi envoyer beaucoup de papier à lettres pour que je puisse t'écrire longuement.
Toutes les fois que la chose ne sera pas possible, embrasse-la pour moi. Je ne dormirai sans doute pas de cette nuit. Mais sois tranquille, je ne serai pas malheureux, pourtant je suis inquiet: s'il y avait des complications, il ne t'est pas commode d'avoir un médecin et il n'y a guère de pharmaciens.

Ce soir j'ai reçu deux lettres de toi, une carte, une lettre d'Yvonne et une carte de Jean. J'ai tout brouillé et ne m'y reconnais plus. Il me sera une distraction de les relire demain; elles me sembleront encore fraîches.
Dis-moi que notre enfant vivra, il me tarde de savoir.
C'est si frêle, ces pauvres petits. Il faut si peu. J'espère.
De quelle couleur sont ses yeux?
Comment sont ses menottes?
Sera-t-elle jolie?
Que je voudrais qu'elle te ressemble. Hélas, je ne pourrai pas la voir toute petite. Je l'aime, vois-tu, je l'aime autant gue je t'aime. Dis-moi, fais-moi dire beaucoup de choses d'elle.
Pleure-t-elle beaucoup?
Toi, tu souffres, chérie?
As-tu pu rédiger le télégramme toi-même; non, sans doute on l'a signé de toi pour me rassurer.
Mais pourquoi cela irait-il?
N'avons-nous pas assez d'épreuves sans cela?
Tout va bien, n'est-ce pas?
Tu me donneras de bonnes nouvelles. Dès que tu pourras m'écrire, tu le feras longuement.
Où serai-je alors? quelquepart sur le front; il y a loin de la Suisse à la mer du Nord. Chacun n'est qu'un atome. Mais si tout va bien je vivrai, j'ai confiance. Je garde tou­jours mon sang-froid; nous serons bien heureux, va, plus tard; dans quelques mois, nous en achetons bien le droit. Je n'ai pas vu notre enfant, je veux le voir et j'ai l'intime conviction que je le verrai. Il le faut bien, n'est-ce pas?
Garde mes lettres, si je ne revenais pas, elle pourra les lire plus tard, elle saura que son papa l'a bien aimée.
Fais que notre enfant soit digne de toi et de ses grands­ parents: elle n'aura pas à rougir de son nom, dis-lui bien que si j'ai pu tirer dans ces affreux moments c'était par nécessité mais que je n'ai jamais sacrifié une vie inutilement, que je réprouve ces meurtres collectifs, que je les considère comme pires que des assassinats, que je n'ai haï que ceux qui les ont voulus.
Enseigne-lui à être bonne et simple. Au fur et à mesure qu'elle grandira et pourra te comprendre, instruis-la en tout, ne crains pas de lui parler des laideurs de la vie, qu'elle ne soit pas désarmée et qu'elle ne fasse souffrir personne. Ne tolère jamais chez elle la médisance. Je voudrais qu'elle puisse faire de la musique et des langues étrangères, sans cela on n'est que des êtres incomplets. Mais pourquoi te dire tout cela, tu le sais aussi bien que moi et puis nous serons bien là tous les deux. En attendant mon retour, aime-la beaucoup, doublement pour toi et pour moi et fais­ moi vite savoir son nom. J'aimerais bien une Lucienne, Yvonne, Marguerite, Marcelle, Germaine...
Que sais-je, ou bien donne-lui un prénom anglais, il y en a de gentils.
Mais c'est déjà fait, je l'aime sous n'importe quel nom. Il me tarde de le savoir, c'est tout.
Que je voudrais être près de toi pour te soigner moi-même, pour la dorloter et dire qu'après mon retour il me faudra encore vivre loin d'elle, mais l'espoir de la conserver sera plus ferme. Je suis fou. Je m'arrête d'écrire pour dire que j'ai une fIlle. « J'ai une fille. » Que c'est bon à dire: je la
vois déjà grandelette, il me semble la voir lorsqu'elle revien­dra de classe avec toi.
Vois-tu, si je ne reviens pas, j'aurai vécu toute sa vie. Il me semble déjà la suivre dans la vie. Mais lorsque cette lettre t'arrivera, que sera-t-elle?
Si tu étais à Paris je me ferais porter pour la voir.
S'il était possible d'en avoir une photo...
Que je voudrais la voir toute, toute petite! Si tout va bien, tu dois être bienheureuse: donne-toi tout entière à elle;
c'est à elle que tu te dois désormais, si je te manquais, tu n'aurais plus qu'elle pour adoucir ta vie: une mère et sa
fIlle lorsqu'elles s'aiment ne doivent et ne peuvent jamais être malheureuses. ,
Vous causerez de moi, mais je serai avec vous. Elle a bien besoin d'un petit frère pour la taquiner un .Reu. Je suis content que ce soit une fillette. Il est plus difficile de lui faire une situation; mais au moins elle n'est pas appelée à voir les horreurs qu'un homme peut voir. Je doute que les
nations soient assez sages pour aller après cette guerre, résolument au désarmement et à une paix durable. La pau­
vre enfant est née en des heures bien tragiques.
N'es-tu pas née à peu près à cette époque de l'année?
Quel jour est-elle née, ton télégramme ne le dit pas.
Que l'on m'écrive longuement, J'attends vois-tu.....
Va, si je reviens, tu ne manqueras de rien, toi et notre enfant. Devrais-je pour cela me priver de tout et me faire terrassier en dehors des heures de classe. Si la fatalité vou­lait que je meure sans te revoir, sans la voir, sois ferme: toutes les forces ont un fruit.
Tu n'y as jamais songé n'est-ce pas, mais lorsque je pense à tout ce que j'aurais pu faire pour toi et que je n'ai pas fait!
Ne parlons plus de cela, tu me tirerais la langue coquine... Tu as toujours la robe que tu as brodée l'hiver dernier: il te faudra la mettre l'été prochain.

Je te causerai encore longuement demain. Tu ne liras pas toute ma lettre à la fois, cela te fatiguerait. Jet' écris allongé dans du foin, à la lumière d'une bougie. Je l'ai dit à Ferry, je l'ai dit au lieutenant. Joffre passerait je crois que je l'arrêterais pour le lui dire, mais il est loin quelque part vers le front, plus près des Boches que nous en ce moment.


Questions :

1) Relevez les indices qui permettent d'identifier la situation d'énonciation de ce texte.
Qui en est l'auteur ? Quelle est sa situation.

2) Quel est l'événement auquel réagit l'auteur de la lettre ?
En quoi le contexte dans lequel il l'apprend lui donne-t-il une signification particulière ?

3) Quel champ lexical traduit le lien qui existe entre l'auteur et le destinataire de la lettre ?
Dans quel passage la fierté du soldat éclate-t-elle ?

4) Comment l'auteur de la lettre manifeste-t-il sa curiosité ? A l'égard de quoi ?

5) Quels sont les sentiments exprimés à l'égard de la femme et de l'enfant ? Le soldat s'apitoie-t-il sur son sort ? Pourquoi ?

6) Quels sont les regrets successifs exprimés ? En quoi la guerre est-elle responsable de ces regrets ?

7) Quels sont les enjeux de cette lettre ? Quel intérêt sa publication présente-t-elle ?

( N'oubliez pas de citer le texte et d'indiquer les lignes )

8) Réecriture de "Cause-moi" L14 à "pour moi" L18.

REPONSES :

1) L'auteur est "Marin Guillaumont" paratexte. Le destinataire est sa femme "Marguerite" paratexte. Il est à la guerre "je l'ai dit au lieutenant" L43 , " plus près des Boches" L45. Il est inquiet car il vient d'avoir une petite fille qui s'appelle "Lucile" paratexte, "Comment l'appelles-tu ?" L11. Il pose beaucoup de questions à sa femme pour avoir le maximum de renseignements possibles sur sa fille, sa femme et leur mode de vie.

2) L'événement auquel il réagit, c'est à la naissance de sa fille. "Comment l'appelles-tu ?" L11.
J'ai pas trouvé.

3) Le champ lexical est celui de l'amour "Ma bien chérie" L1 , "chérie" L5, "je t'aime" L29-30. Pas trouvé.

4) Il pose beaucoup de questions, par des phrases interrogatives "Comment vas-tu, chérie, comment va notre fillette ?" L4-5. Pas trouvé

5) La peine et l'amour. Pas trouvé

6) De ne pas être à côté d'elle lors de sa naissance. Il ne peut pas quitté l'armée en temps de guerre. Pas trouvé

7) Pas trouvé

pour la réecriture je suis en train de la faire.

Merci davance pour vos réponses.
professeur 2

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par professeur 2 » mer. 21 déc. 2011 10:14

Bonjour Maxime,

Les 1ers éléments de réponse que tu nous a déjà fournis sont globalement justes, cependant il va falloir développer un peu plus certaines réponses trop laconiques et les justifier par des citations pertinentes.
On ne peut pas non plus écrire autant de fois "pas trouvé" : il faut au moins essayer de formuler des débuts de réponses si tu veux qu'on t'aide.

Reprenons tes réponses
1) Il faudrait que tu précises la situation du soldat : tu dis qu'il est à la guerre, mais depuis quand? A quelle date écrit-il cette lettre? A quel moment de la guerre cela correspond-il?

2) Pour compléter ta réponse, essaye de comprendre pourquoi parler de la"naissance de sa fille" prend une signification particulière? Où se trouve-t-il, lui, à quoi est-il confronté jour après jour?

3) Ta réponse est correcte mais tu pourrais compléter un peu ton champ lexical par d'autres expressions.
Pour ce qui est de sa fierté, je t'invite à relire la lettre attentivement, le passage à trouver est très explicite.

4) Tu n'as pas compris le sens de la 2ème question :
- comment? = par des phrases interrogatives, c'est bien cela
- à l'égard de quoi? = de quoi est-il curieux? Qu'a-t-il envie de savoir?

5)Tu n'as relevé aucun mot/aucune expression pour justifier ton choix. Tu n'as pas non plus essayé de répondre à l'autre question!! Ce soldat te donne-t-il l'impression de s'apitoyer sur son sort? Est-il optimiste ou pessimiste par rapport à l'avenir?

6) Il va falloir relire la lettre, car il exprime beaucoup de regrets tout au long de sa lettre! Il ne regrette pas seulement de ne pas avoir été là pour sa naissance. Qu'aimerait-il faire? savoir? connaître?
7) On te demande de comprendre les raisons qui ont poussé M.Guillaumont à écrire cette lettre? Pourquoi les soldats écrivaient-ils des lettres et aimaient-ils en recevoir? A quoi cela lui sert-il d'écrire? Quel est l’intérêt, pour nous lecteurs, de lire une telle lettre?

Voilà Maxime, il te reste encore du travail. Prends le temps de lire mes indications et n'oublie pas qu'une réponse doit toujours être rédigée et justifiée à l'aide de citations pertinentes.
Bon courage
maxime

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par maxime » mer. 21 déc. 2011 12:12

merci pour votre aide.

Je vous joindrai mes nouvelles réponses.
maxime

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par maxime » jeu. 22 déc. 2011 12:21

Voici la réécriture :

" Cause-moi longuement d'elles dès que tu pourras le faire. Dis-moi tout. J'espère les voir. Je veux les voir. Que je regrette qu'elles ne soient pas nées un an plus tôt! Fais-moi envoyer beaucoup de papier à lettres pour que je puisse t'écrire longuement.
Toutes les fois que la chose ne sera pas possible, embrasse-les pour moi."
maxime

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par maxime » jeu. 22 déc. 2011 13:44

Voici mes réponses :

1) L'auteur est "Marin Guillaumont" paratexte. Le destinataire est sa femme "Marguerite" paratexte. Il est à la guerre "je l'ai dit au lieutenant" L43 , " plus près des Boches" L45 depuis 1914. Il a écrit cette lettre le 14 décembre 1914 et il est soldat au front lors de la Première Guerre Mondiale au côté des français. Il est inquiet car il vient d'avoir une petite fille qui s'appelle "Lucile" paratexte, "Comment l'appelles-tu ?" L11. Il pose beaucoup de questions à sa femme pour avoir le maximum de renseignements possibles sur sa fille, sa femme et leur mode de vie.

2) L'événement auquel il réagit, c'est à la naissance de sa fille. "Comment l'appelles-tu ?" L11. Il est inquiet et curieux car il n’a pas vu sa fille et qu’il est triste de ne pas être à côté de sa femme lors de la naissance de sa fille. Comme il se trouve à la guerre, il a peur de mourir et de ne pas voir sa fille. J’ai pas trouvé la réponse à la question « pourquoi parler de sa fille prend une signification particulière ? ».

3) Le champ lexical est celui de l'amour "Ma bien chérie" L1 , "chérie" L5, "je t'aime" L29-30, « chérie » L31. La fierté du soldat éclate entre ligne 37 « Ou serais-je alors ? » et la ligne 40 « nous en achetons bien le droit ».

4) Il pose beaucoup de questions, par des phrases interrogatives "Comment vas-tu, chérie, comment va notre fillette ?" L4-5. Il est curieux de savoir comment va sa femme et surtout comment va sa fille « comment vas-tu chérie »L4-5 , « comment va notre fillette ? » L5.

5) De la peine « As-tu bien souffert ? » L5 et de l’amour « je t’aime » L29. Il ne dit qu’il s’apitoie sur son sort mais à chaque fois il dit qu’il est triste de ne pas être à côté de sa femme et de sa fille. Il est plutôt optimiste car il dit « Je garde toujours mon sang-froid » L39.

6) De ne pas être à côté d'elle lors de sa naissance. Il regrette de ne pas être à côté de sa fille, de ne pas pouvoir la voir, qu’elle ne soit pas née un an plutôt « Qu’il me tarde de la voir, que je suis impatient de revenir. » L11-12 , « Que je regrette qu’elle ne soit pas née un an plus tôt ! » L15-16. Il est malheureux car il ne pourra pas voir sa fille lorsqu’elle est bébé « Hélas, je ne pourrai pas la voir toute petite » L28-29 mais il ne peut pas quitter l'armée en temps de guerre.

7) Les raisons qui ont poussé M.Guillaumont à écrire cette lettre sont la naissance de sa fille et l’état de sa femme et pour avoir des nouvelles de sa femme. L’intérêt que sa publication présente, c’est que les soldats ne peuvent pas être de leur femme même lorsqu’elles mettent au monde des enfants, et tout cela à cause de la guerre qui les empêchent d’être au côté de leur famille.

Réécriture :

" Cause-moi longuement d'elles dès que tu pourras le faire. Dis-moi tout. J'espère les voir. Je veux les voir. Que je regrette qu'elles ne soient pas nées un an plus tôt! Fais-moi envoyer beaucoup de papier à lettres pour que je puisse t'écrire longuement.
Toutes les fois que la chose ne sera pas possible, embrasse-les pour moi."
maxime

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par maxime » jeu. 22 déc. 2011 14:53

Pour la réécriture, il fallait remplacer "elle" par "elles" et en faisant tous les changements qui s'imposent.
professeur 8

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par professeur 8 » jeu. 22 déc. 2011 14:54

Maxime,

Pour la réécriture, tu ne nous a pas donné la consigne, mais seulement les lignes concernées ...

Pour le reste, j'annote directement dans ton travail :


1) L'auteur est "Marin Guillaumont" paratexte. Le destinataire est sa femme "Marguerite" paratexte. Il est à la guerre "je l'ai dit au lieutenant" L43 , " plus près des Boches" L45 depuis 1914. Il a écrit cette lettre le 14 décembre 1914 et il est soldat au front lors de la Première Guerre Mondiale au côté des français. Il est inquiet car il vient d'avoir une petite fille qui s'appelle "Lucile" paratexte, "Comment l'appelles-tu ?" L11. Il pose beaucoup de questions à sa femme pour avoir le maximum de renseignements possibles sur sa fille, sa femme et leur mode de vie. Oui, mais rédige mieux ! Que fait ce mot "paratexte" au bout des phrases ?! Débrouille-toi autrement pour expliquer que c'est dans le paratexte que tu as trouvé tes réponses. Tel quel, ce n'est pas lisible.

2) L'événement auquel il réagit, c'est à la naissance de sa fille. "Comment l'appelles-tu ?" L11. Il est inquiet et curieux car il n’a pas vu sa fille et qu’il est triste de ne pas être à côté de sa femme lors de la naissance de sa fille. Comme il se trouve à la guerre, il a peur de mourir et de ne pas voir sa fille. J’ai pas trouvé la réponse à la question « pourquoi parler de sa fille prend une signification particulière ? ». Mais tu viens d'y répondre !!! C'est parce qu'il est au front que cette naissance prend une signification particulière : lui risque la mort à chaque instant, et il apprend que sa femme vient de donner la vie à leur enfant ; c'est cette opposition mort/vie qui rend l'événement très poignant, dans ce contexte.

3) Le champ lexical est celui de l'amour "Ma bien chérie" L1 , "chérie" L5, "je t'aime" L29-30, « chérie » L31. La fierté du soldat éclate entre ligne 37 « Ou serais-je alors ? » et la ligne 40 « nous en achetons bien le droit ». Je ne pense pas que ce que tu as relevé exprime vraiment la fierté du soldat ... Cherche des choses plus simples : de quoi se sent-il fier à ce moment précis ? D'avoir une fille, tout simplement ! Cherche le passage qui exprime bien cela.

4) Il pose beaucoup de questions, par des phrases interrogatives "Comment vas-tu, chérie, comment va notre fillette ?" L4-5. Il est curieux de savoir comment va sa femme et surtout comment va sa fille « comment vas-tu chérie »L4-5 , « comment va notre fillette ? » L5. C'est bien, mais tu pourrais développer, trouver d'autres citations ...

5) De la peine « As-tu bien souffert ? » L5 et de l’amour « je t’aime » L29.Ceci n'est pas rédigé : fais des phrases complètes, quitte à reprendre une partie de la question. Il ne dit qu’il s’apitoie sur son sort mais à chaque fois il dit qu’il est triste de ne pas être à côté de sa femme et de sa fille Passage confus : s'apitoie-t- il ou non ? On ne comprend pas, d'après ta réponse ! Essaie d'être plus claire, et de trouver des citations qui prouvent ce que tu avances. Il est plutôt optimiste car il dit « Je garde toujours mon sang-froid » L39. T'a-t-on demandé si le soldat était optimiste ? ... En revanche tu n'as pas répondu à la dernière partie de cette question (pourquoi s'apitoie-t-il ou non sur son propre sort ?). Et si ta réponse est : il ne s'apitoie pas sur son sort car il est optimiste, alors tu dois mieux la développer et l'expliquer !

6) De ne pas être à côté d'elle lors de sa naissance. Ceci n'est pas une phrase : rédige ! Il regrette de ne pas être à côté de sa fille, de ne pas pouvoir la voir, qu’elle ne soit pas née un an plutôt « Qu’il me tarde de la voir, que je suis impatient de revenir. » L11-12 , « Que je regrette qu’elle ne soit pas née un an plus tôt ! » L15-16. Il est malheureux car il ne pourra pas voir sa fille lorsqu’elle est bébé « Hélas, je ne pourrai pas la voir toute petite » L28-29 mais il ne peut pas quitter l'armée en temps de guerre. C'est juste mais tu as oublié l'adjectif "successifs" présent dans la question, et donc tu as oublié une partie des regrets qu'il éprouve : relis un crayon à la main et surligne au fur et à mesure les passages où il regrette quelque chose.

7) Les raisons qui ont poussé M.Guillaumont à écrire cette lettre sont la naissance de sa fille et l’état de sa femme et pour avoir des nouvelles de sa femme. Oui, mais mal rédigé : formule cela autrement. L’intérêt que sa publication présente, c’est que les soldats ne peuvent pas être (il doit manquer un mot ici !) de leur femme même lorsqu’elles mettent au monde des enfants, et tout cela à cause de la guerre qui les empêche d’être au côté de leur famille. Tu ne réponds pas à la deuxième partie de la question : pourquoi un éditeur a-t-il trouvé important, intéressant, de publier cette lettre ?
professeur 8

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par professeur 8 » jeu. 22 déc. 2011 14:56

Et pour la réécriture (maintenant que j'ai la consigne exacte !), c'est bien !
maxime

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par maxime » jeu. 22 déc. 2011 16:01

En fait il fallait que j'enlève un passage du texte que j'ai recopié en plus.

Voilà le nouveau texte :

D'origine auvergnate Marin Guillaumont était instituteur avant La guerre. IL y fut blessé et gazé et mourut huit ans après la guerre en 1926. Sa femme Marguerite venait de donner naissance à leur fille Lucie Lorsqu'il lui écrivit cette lettre.

14 décembre 1914
8 heures du soir

Ma bien chérie

J'ai reçu ton télégramme. Que je suis content et inquiet!
Comment vas-tu, chérie, comment va notre fillette?
As-tu bien souffert ?
As-tu pu avoir un médecin?
Avais-tu trouvé une nourrice? Le télégramme est bien bref...
Que j'attends des détails
Je crains tant de choses. L'état d'esprit dans lequel tu vis depuis quatre mois et demi a pu avoir une influence malheureuse. Le souci peut lui nuire. Reste courageuse, ma chérie. Pense à notre fillette.
Comment l'appelles-tu?
Fais-moi vite savoir son nom. Qu'il me tarde de la voir, que je suis impatient de revenir. Mais mon retour est encore bien loin, plusieurs mois certaine­ment...
Cause-moi longuement d'elle dès que tu pourras le faire. Dis-moi tout. J'espère la voir. Je veux la voir. Que je regrette gu'elle ne soit pas née un an plus tôt! Fais-moi envoyer beaucoup de papier à lettres pour que je puisse t'écrire longuement.
Toutes les fois que la chose ne sera pas possible, embrasse-la pour moi. Je ne dormirai sans doute pas de cette nuit. Mais sois tranquille, je ne serai pas malheureux, pourtant je suis inquiet: s'il y avait des complications, il ne t'est pas commode d'avoir un médecin et il n'y a guère de pharmaciens.

Ce soir j'ai reçu deux lettres de toi, une carte, une lettre d'Yvonne et une carte de Jean. J'ai tout brouillé et ne m'y reconnais plus. Il me sera une distraction de les relire demain; elles me sembleront encore fraîches.
Dis-moi que notre enfant vivra, il me tarde de savoir.
C'est si frêle, ces pauvres petits. Il faut si peu. J'espère.
De quelle couleur sont ses yeux?
Comment sont ses menottes?
Sera-t-elle jolie?
Que je voudrais qu'elle te ressemble. Hélas, je ne pourrai pas la voir toute petite. Je l'aime, vois-tu, je l'aime autant que je t'aime. Dis-moi, fais-moi dire beaucoup de choses d'elle.
Pleure-t-elle beaucoup?
Toi, tu souffres, chérie?
As-tu pu rédiger le télégramme toi-même; non, sans doute on l'a signé de toi pour me rassurer.
Mais pourquoi cela irait-il?
N'avons-nous pas assez d'épreuves sans cela?
Tout va bien, n'est-ce pas?
Tu me donneras de bonnes nouvelles. Dès que tu pourras m'écrire, tu le feras longuement.
Où serai-je alors? quelquepart sur le front; il y a loin de la Suisse à la mer du Nord. Chacun n'est qu'un atome. Mais si tout va bien je vivrai, j'ai confiance. Je garde tou­jours mon sang-froid; nous serons bien heureux, va, plus tard; dans quelques mois, nous en achetons bien le droit.
Je te causerai encore longuement demain. Tu ne liras pas toute ma lettre à la fois, cela te fatiguerait. Jet' écris allongé dans du foin, à la lumière d'une bougie. Je l'ai dit à Ferry, je l'ai dit au lieutenant. Joffre passerait je crois que je l'arrêterais pour le lui dire, mais il est loin quelque part vers le front, plus près des Boches que nous en ce moment.
maxime

Re: question sur une lettre de poilu.

Message par maxime » jeu. 22 déc. 2011 16:22

1) L'auteur est "Marin Guillaumont" d’après les informations données. Le destinataire est sa femme "Marguerite" d’après les informations données. Il est à la guerre "je l'ai dit au lieutenant" L43 , " plus près des Boches" L45 depuis 1914. Il a écrit cette lettre le 14 décembre 1914 et il est soldat au front lors de la Première Guerre Mondiale au côté des français. Il est inquiet car il vient d'avoir une petite fille qui s'appelle "Lucile" d’après les informations données, "Comment l'appelles-tu ?" L11. Il pose beaucoup de questions à sa femme pour avoir le maximum de renseignements possibles sur sa fille, sa femme et leur mode de vie.

2) L'événement auquel il réagit, c'est à la naissance de sa fille. "Comment l'appelles-tu ?" L11. Il est inquiet et curieux car il n’a pas vu sa fille et qu’il est triste de ne pas être à côté de sa femme lors de la naissance de sa fille. Comme il se trouve à la guerre, il a peur de mourir et de ne pas voir sa fille.

3) Le champ lexical est celui de l'amour "Ma bien chérie" L1 , "chérie" L5, "je t'aime" L29-30, « chérie » L31. La fierté du soldat éclate entre ligne « Que j’attends des détails… » et la ligne 10 « Pense à notre fillette »

4) Il pose beaucoup de questions, par des phrases interrogatives « N’avons pas assez d’épreuves sans cela » L33, « Avais-tu trouvé une nourrice ? »L6, « Comment l’appelles-tu ? »L11. Il est curieux de savoir comment va sa femme et surtout comment va sa fille « comment vas-tu chérie »L4-5 , « comment va notre fillette ? » L5, « Pleure-t-elle beaucoup » L30-31, « Toi, tu souffres, chérie ? » L31.

5) Les sentiments exprimés à l’égard de la femme et de l’enfant sont de la peine « As-tu bien souffert ? » L5 et de l’amour « je t’aime » L29.
Il ne dit pas qu’il s’apitoie sur son sort mais à chaque fois il dit qu’il est triste de ne pas être à côté de sa femme et de sa fille. Oui il s’apitoie sur son sort car il dit « Mais mon retour est encore bien loin, plusieurs mois certainement… » L12-13 mais il dit "je garde toujours mon sang-froid"L39.

6) Les regrets successifs exprimes sont de ne pas être à côté d'elle lors de sa naissance et il regrette de ne pas être à côté de sa fille, de ne pas pouvoir la voir, de l’embrasser « Toutes les fois que la chose ne sera pas possible, embrasse-la pour moi. »18, qu’elle ne soit pas née un an plutôt « Qu’il me tarde de la voir, que je suis impatient de revenir. » L11-12 , « Que je regrette qu’elle ne soit pas née un an plus tôt ! » L15-16. Il est malheureux car il ne pourra pas voir sa fille lorsqu’elle est bébé « Hélas, je ne pourrai pas la voir toute petite » L28-29 mais il ne peut pas quitter l'armée en temps de guerre.

7) Les raisons qui ont poussé M.Guillaumont à écrire cette lettre sont la naissance de sa fille, la santé de sa femme et pour avoir des nouvelles de celle-ci. L’intérêt que sa publication présente, c’est que les soldats ne peuvent pas être au côté de leur femme même lorsqu’elles mettent au monde des enfants, et tout cela à cause de la guerre qui les empêche d’être au côté de leur famille. Un éditeur a trouvé cette lettre importante car il vient d’être père alors qu’il est à la guerre. Il ne sait pas si il doit être heureux ou triste car si il meurt cette enfant ne connaîtra pas son père et le père cette fille.
Verrouillé