Etude d'un extrait de L'Espoir
Posté : dim. 23 mai 2010 18:22
Bonjour, Je dois répondre à des questions sur un extrait de l'Espoir de malraux mais je bloque sur certaines d'entre elles pouvez-vous m'aider?
Extrait:
Le soir sans soleil couchant et sans autre vie que celle du feu, comme si Madrid eût été portée par une planète morte, faisait de cette fin de journée un retour aux éléments.
Tout ce qui était humain disparaissait dans la brume de novembre crevée d'obus et roussie de flammes.
Une gerbe flamboyante fit éclater un petit toit dont Shade s'étonnait qu'il eut pu la cacher; les flammes, au lieu d monter, descendirent le long de la maison qu'elle brulèrent en remontant jusqu’au faite. Comme un feu d'artifice bien ordonné, à la fin de l'incendie des tourbillons d'étincelles traversèrent la brume: un vol de flammèches obligea les journalistes à se baisser. Quand l'incendie rejoignait les maisons déjà brulées, il les éclairait par-derrière, fantomatiques et funèbres, et demeurait longtemps à roder derrière leurs lignes de ruines. Un crépuscule sinistre se levait sur l'âge du feu. Les trois plus grands hôpitaux brulaient. L’hôtel Savoy brulait. Des églises brulaient des musées brulaient, la bibliothèque nationale brulait, le ministère de l'intérieur brulait, une halle brulait, les petites marchés de planches flambaient, les maisons s'écroulaient dans les envolées d'étincelles, deux quartiers striés de longs murs noirs rougeoyaient comme des grils sur des braises; avec une solennelle lenteur mais avec la rageuse ténacité du feu, par l'Atocha, par la rue de Léon, tout cela avançait vers le centre, vers la Puerta del Sol qui brulait aussi.
C'st le premier jour..., pensa Shade.
Les volées d'obus tombaient maintenant plus à gauche. Et au fond de la Gran Via que Shade surplombait et voyait mal commença à monter, couvrant parfois la cloche des ambulances qui descendaient sans arrêt la rue, un son de litanies barbares. Shade écoutait de toute son attention ce son venu de très loin dans le temps, sauvagement accordé au monde du feu: il semblait qu'après une phrase périodiquement prononcée, la rue entière, en matière de répons, imitât le battement des tambours funèbres: Ding-tongondong.
Enfin Shade, plus qu'il ne compris, devina, car il avait entendu le même rythme un mois plus tôt, en réponse à une phrase qu'il n'entendait pas, le bruit de tambour humain scandait: no pasaran( ils ne passeront pas).Shade avait vu la Pasionaria(célèbre militante communiste espagnole), noire, austère, veuve de tous les tués des Asturies, conduire dans une procession grave et farouche, sous des banderoles rouges qui portaient sa phrase fameuse" il vaut mieux être la veuve d'un héros que la femme d'un lâche", 20 000 femmes qui, en réponse à une autre longue phrase indistincte, scandaient le même no pasaran, il en avait été moins ému que cette foule bien moins nombreuse, mais invisible, dont l'acharnement dans le courage montait vers lui à travers la fumée des incendies.
Voici les questions sur lesquelles je bloque:
-Dans le deuxième paragraphe, comment le romancier souligne-il l'avancée de l'incendie? Dans quel registre est inscrit ce passage?
Ici j'ai dit que l'écrivain utilisait la répétition du verbe bruler pour intensifier la violence de l'incendie mais je ne parvient pas à définir de registre.
-Quels sentiments Shade éprouve-t-il à la fin de l'extrait? Commenter la dernière phrase.Ici j'ai beaucoup de mal à répondre à la première partie de la question et je ne sais comment procéder pour "commenter".
Merci d'avance pour votre aide! =)
Extrait:
Le soir sans soleil couchant et sans autre vie que celle du feu, comme si Madrid eût été portée par une planète morte, faisait de cette fin de journée un retour aux éléments.
Tout ce qui était humain disparaissait dans la brume de novembre crevée d'obus et roussie de flammes.
Une gerbe flamboyante fit éclater un petit toit dont Shade s'étonnait qu'il eut pu la cacher; les flammes, au lieu d monter, descendirent le long de la maison qu'elle brulèrent en remontant jusqu’au faite. Comme un feu d'artifice bien ordonné, à la fin de l'incendie des tourbillons d'étincelles traversèrent la brume: un vol de flammèches obligea les journalistes à se baisser. Quand l'incendie rejoignait les maisons déjà brulées, il les éclairait par-derrière, fantomatiques et funèbres, et demeurait longtemps à roder derrière leurs lignes de ruines. Un crépuscule sinistre se levait sur l'âge du feu. Les trois plus grands hôpitaux brulaient. L’hôtel Savoy brulait. Des églises brulaient des musées brulaient, la bibliothèque nationale brulait, le ministère de l'intérieur brulait, une halle brulait, les petites marchés de planches flambaient, les maisons s'écroulaient dans les envolées d'étincelles, deux quartiers striés de longs murs noirs rougeoyaient comme des grils sur des braises; avec une solennelle lenteur mais avec la rageuse ténacité du feu, par l'Atocha, par la rue de Léon, tout cela avançait vers le centre, vers la Puerta del Sol qui brulait aussi.
C'st le premier jour..., pensa Shade.
Les volées d'obus tombaient maintenant plus à gauche. Et au fond de la Gran Via que Shade surplombait et voyait mal commença à monter, couvrant parfois la cloche des ambulances qui descendaient sans arrêt la rue, un son de litanies barbares. Shade écoutait de toute son attention ce son venu de très loin dans le temps, sauvagement accordé au monde du feu: il semblait qu'après une phrase périodiquement prononcée, la rue entière, en matière de répons, imitât le battement des tambours funèbres: Ding-tongondong.
Enfin Shade, plus qu'il ne compris, devina, car il avait entendu le même rythme un mois plus tôt, en réponse à une phrase qu'il n'entendait pas, le bruit de tambour humain scandait: no pasaran( ils ne passeront pas).Shade avait vu la Pasionaria(célèbre militante communiste espagnole), noire, austère, veuve de tous les tués des Asturies, conduire dans une procession grave et farouche, sous des banderoles rouges qui portaient sa phrase fameuse" il vaut mieux être la veuve d'un héros que la femme d'un lâche", 20 000 femmes qui, en réponse à une autre longue phrase indistincte, scandaient le même no pasaran, il en avait été moins ému que cette foule bien moins nombreuse, mais invisible, dont l'acharnement dans le courage montait vers lui à travers la fumée des incendies.
Voici les questions sur lesquelles je bloque:
-Dans le deuxième paragraphe, comment le romancier souligne-il l'avancée de l'incendie? Dans quel registre est inscrit ce passage?
Ici j'ai dit que l'écrivain utilisait la répétition du verbe bruler pour intensifier la violence de l'incendie mais je ne parvient pas à définir de registre.
-Quels sentiments Shade éprouve-t-il à la fin de l'extrait? Commenter la dernière phrase.Ici j'ai beaucoup de mal à répondre à la première partie de la question et je ne sais comment procéder pour "commenter".
Merci d'avance pour votre aide! =)