HdA - Ingres : portrait de Napoléon 1er

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florent

HdA - Ingres : portrait de Napoléon 1er

Message par florent » lun. 11 mai 2015 19:27

"Bonjour,

Je souhaiterais obtenir votre avis sur cette présentation que je compte faire…"

Voici une formulation qui permettrait de mieux poser la demande...

Introduction

Napoléon Ier sur le trône impérial une peinture a l'huile sur toile de
Jean-Auguste-Ingres mesurant 2,59 cm de hauteur sur 1,62 cm de large.
Elle a été ait faite en 1806. Elle est exposée au musée de l'armée à Paris.


Description

Elle représente l'empereur Napoléon 1er assis sur son trône impérial, le personnage est assis sur un fauteuils face au spectateur, il nous regarde.
Il porte une couronne de lauriers dorée, un manteau de fourrure rouge et blanc avec des broderie dorée représentant des abeilles, ainsi que des gants blancs dorées. Il tient dans sa main droite le sceptre de Charles V et dans sa main gauche la main de justice, à son cou se trouve le collier de la légion d'honneur.
Son fauteuil dorée est surélevé sur un tapis avec un motif d'aigle ainsi que les signes du zodiaque, les accoudoirs sont en forme de sphère peut être pour représenter le monde le dossier du trône est arrondi ce que fait une auréole à Napoléon.
Au niveau des couleurs on peut remarquer un contraste entre le noir du fond, le dorée du fauteuil ainsi que le blanc et le rouge du manteau.
Napoléon est représenté dans une attitude frontale et hiératique tel Jupiter olympiens qu' Ingrès peint quelque année plus tard (Jupiter et thétis).


Contextualisation 

Entre le portrait de Louis XVI (1776) et celui de Charles X (1825), un demi-siècle s’est écoulé. La Révolution, la 1ère République puis l’Empire ont radicalement modifié l’image et le rôle du souverain. Les Français se sont familiarisés avec d’autres formes de gouvernement, et la monarchie absolue n’est plus envisageable. Le régicide, souvent vécu comme un parricide, a désacralisé la personne royale. Toutefois, la représentation du roi et de l’empereur reste esthétiquement conforme aux critères qu’a instaurés le portrait de Louis XIV peint par Rigaud (1701). Alors que les régimes sont extrêmement différents, les représentations officielles des souverains successifs demeurent visuellement les mêmes : les conditions et l’exercice du pouvoir ont beaucoup évolué entre 1776 et 1825, mais les codes officiels n’ont pas ou que peu changé. Comme si, précisément, l’image ainsi fixée du souverain, si décisive dans l’affirmation et l’exhibition (propagande ?) du pouvoir royal, servait à stabiliser symboliquement la nature du pouvoir. Ce n’est qu’après la révolution de 1830, quand Louis-Philippe, puis Napoléon III troqueront le grand habit du sacre contre l’uniforme militaire, que le portrait royal ou impérial connaîtra une véritable évolution.


Interprétation

Le titre nous informe qu’il s’agit de Napoléon. Le fauteuil est un somptueux trône en or, aux motifs antiques, surmonté de boules d’ivoire, dont la préciosité est reprise par le satin du vêtement. Il porte un manteau pourpre doublé d’hermine (attribut des monarques de l’Ancien régime, à motif d’abeille, symbole impérial), et le lourd collier de la Croix de la Légion d’honneur. Les accessoires sont des regalia: la Main de la Justice, le sceptre de Charles V, l’épée de Charlemagne. Autres symboles impériaux antiques: l’aigle du tapis et la couronne de laurier en or. Le pied posé sur un coussin surélève Napoléon, déjà sur la marche du 1er plan, arrêtant le regard du spectateur, qui ne peut fouler le même sol que ce sur-homme. Le fond noir permet par contraste de mettre en avant toute la profondeur du pourpre du manteau impérial, et le brillant de l’or du trône, de la couronne, des regalia, ou encore des fils de broderie des tissus.


Conclusion 

Ingres use ici de tout son talent et transforme l’œuvre en une image abstraite, quasi allégorique, concourant à la légitimation nécessaire du pouvoir de l’Empereur, qui se veut à la fois héritier des empereurs romains, de Charlemagne, des rois de l’Ancien régime, et fondateur d’une nouvelle dynastie. En désincarnant ainsi la figure humaine, Ingres montre Napoléon dans toute sa gloire impériale, gloire qu’il rapproche d’une nature sacrée et divine, dans une composition qu’il reprendra d’ailleurs pour figurer Jupiter, dans Jupiter et Thétis.
professeur 18
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Re: HdA - Ingres : portrait de Napoléon 1er

Message par professeur 18 » lun. 11 mai 2015 19:53

Bonsoir Florent,

Il me semble avoir déjà aperçu ceci ailleurs… et notamment sur le forum (mais le forum n'est pas tout… et sa consultation est parfaitement salutaire !).
L'effort reste à porter sur la signification que tu comptes donner aux éléments du décor et du faste, aux détails dans l'attitude du personnage représenté aussi. Il s'agit donc de donner du sens à des symboles de pouvoir ostensiblement placés en évidence ici.
Je n'oublierais pas quant-à moi les autres portraits du même Napoléon… Le jeu des comparaisons peut se révéler intéressant...

Il convient aussi de te renseigner sur les modalités de passation de l'épreuve dans ton établissement ; celles-ci varient. Ici, le jury sera très certainement porté, incité, conduit à t'interroger sur les termes les plus fins et précis que tu comptes employer ; je gage que tu sauras préparer les explicitations requises pour défendre ton appropriation des formules telles que "regalia", "quasi allégorique", "légitimation"… (et tant d'autres).

Me reste une question : les portraits présidentiels, et ce, jusqu'au dernier, se sont-ils dépouillés de tout cet "appareil" du Pouvoir ?

Bonne finalisation.
Verrouillé