Antigone : les "gagnants" et les "perdants"

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sara

Antigone : les "gagnants" et les "perdants"

Message par sara » ven. 17 avr. 2015 23:31

bonsoir
j'ai une production à écrire sur le sujet suivant:
Dans Antigone d'Anouilh, tous les protagonistes (personnages) sont perdants. Montrez-le en pensant à la valeur de ce que chacun d’eux a perdu et gagné.


- des personnages damnés ( œdipe qui a tué son père et à épouser sa mère)
- Antigone un personnage anticonformiste qui choisis la mort en refus des règles et des lois
- Creon perd toute sa famille et sa liberté en étant le serviteur de la loi
- Hemon et sa mère Eurydice choisissent la mort pour ne pas vivre sans leur amour (amour d'antigone, amour de son fils unique)

mais je ne comprends pas qu'est ce qu'ils ont gagné?
bon Antigone, même si creon la fait mourir elle est plus forte que lui (c'est Creon qui perd tout en condamnant Antigone). Mais pour les autres personnages j'arrive pas à trouver des idées.
professeur 18
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Re: production ecrite

Message par professeur 18 » sam. 18 avr. 2015 10:52

Bonjour Sara,

Ce que les personnages gagnent ne l'est pas toujours pour eux-mêmes… Il faut revisiter les actes de chacun pour envisager, non ce qu'ils commettent à des fins "égoïstes" (le terme n'est pas si bien choisi…), mais à des fins "altruistes" (là non plus, le terme n'est pas le plus performant). "Devoir" et "liberté" sont ici en lutte ; et ce conflit est amer pour beaucoup...

Bonne réflexion
sara

Re: production ecrite

Message par sara » sam. 18 avr. 2015 14:21

ce n'est pas vraiment très clair pour moi , est ce que vous pouvez m'expliquez d'avantage s'il vous plait.

en tout cas voilà ce que j'ai trouvé (Antigone a ouvert la voie aux autres personnages pour se libérer de leur peur, de leur attachement à leur famille, et de leur faiblesse). Son acte les a rendus forts et révoltés. Pour la première fois, ils disent "non" et refuse leur condition):
- antigone devient l'incarnation de la révolte en faisant son devoir et en refusant d’être soumisse à la loi de la cité, elle renonce à l'amour, au bonheur et à la vie pour défendre ses principes
- Ismene qui se libère de sa peur et fait face à son oncle
- Eurydice qui était toujours passive dit non à son mari en choisissant de mettre fin à sa vie.
- Hemon (je ne vois pas ce qu'il a gagné)/ ni creon
professeur 18
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Re: production ecrite

Message par professeur 18 » sam. 18 avr. 2015 14:56

Sarah,

Ce que tu as trouvé est vrai et doit te permettre d'achever ta réponse ; le sujet proposé par ton professeur reste : "Dans Antigone d'Anouilh, tous les protagonistes (personnages) sont perdants. Montrez-le en pensant à la valeur de ce que chacun d’eux a perdu et gagné."

Tous reprennent ou conquièrent leur liberté face à la tyrannie, malgré le fait que ce choix soit souvent fatal.

Ne peut-on penser que Créon et Hémon restent les grands "perdants" de cette tragédie ? Dans ce cas, ils ne "gagnent" rien, ils perdent tout ce pour quoi ils se sont toujours battu : l'ordre, le système, le pouvoir… Mais Hémon ne montre-t-il pas, aussi, par son dernier geste, qu'il rejoint celle qu'il aime ? Dans ce cas, il se révolte, lui aussi. Alors…
Sans doute ne reste-t-il plus qu'un seul perdant.

Bonne finalisation
sara

Re: production ecrite

Message par sara » sam. 18 avr. 2015 16:21

voilà le plan de ma production (j’espère que c'est correcte)
Introduction:
Présentation de l'oeuvre en générale ( ça serait une entrée en matière).
En quoi les personnages de cette oeuvre gagnent-t-ils en tout perdant?

Développement
partie I:- Des personnages damnés
1- Antigone un personnage anticonformiste qui choisit la mort en refus des règles et des lois
2- Hémon, qui se comporte comme un enfant, perd la femme qu'il aime en ne pouvant la défendre. Désespéré, il choisit de mourir avec elle pour punir son père qui a refusé de lui rendre son bonheur et son amour.
3- Ismène perd l'opportunité d'aider Antigone dans l'accomplissement de son projet.
4- Créon est le plus grand perdant. Il se condamne à vivre seul, en choisissant d’être l'auxiliaire de la loi.

Partie II: les gagnants sont ceux qui perdent
1- Antigone devient l'incarnation de la révolte en faisant son devoir et en refusant d’être soumise à la loi de la cité. elle renonce à tout: l'amour, le bonheur et la vie pour défendre ses principes; ce qui permet aux autres personnages de se libérer de leur peur en se dressant contre Créon pour la défendre .
2- Ismène se libère de son asservissement à Créon et fait face à son oncle. Elle regrette sa lâcheté et déclare à haute voix son désir irraisonné de mourir avec sa sœur pour laver sa faute. Dès lors, elle accepte la mort par lâcheté et non pas par courage comme Antigone. C'est toujours un sentiment de peur qui la pousse à agir.
3- Hémon, en choisissant la mort offre à Antigone cet amour pur duquel elle a toujours rêvé, et devient ainsi l'homme qu'elle a toujours voulu.
4- Créon sacrifie sa famille et son bonheur pour faire triompher la loi. Il perd devant Antigone qui lui montre qu'il est faible devant son orgueil de roi, car il ne pense qu'à son image de "maître". Vers la fin, il se rend compte qu'il n'est qu'un simple esclave de son devoir et de son pouvoir.
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Re: production ecrite

Message par professeur 18 » sam. 18 avr. 2015 16:59

Sara,

Le terme de "damné" ne me semble pas particulièrement approprié et adapté à l'ensemble des personnages. Ce terme est particulièrement connoté, et Antigone est tout sauf "damnée" puisqu'elle choisit sa propre voix/voie.
Créon semble condamné à subir le devoir et le pouvoir du tyran : il détruit tous ceux qu'il aime, enfermé qu'il est dans un carcan qu'il n'ose briser, alors qu'il en aurait le pouvoir. Il est le tyran qui n'ose envisager comment ce serait s'il rompait ses ordres et sa loi. Il est alors l'esclave du pouvoir qu'il détient. Là est peut-être la "damnation", mais le terme reste à employer avec parcimonie.
Hémon est effectivement un personnage qui se révèle en fin ; il ne s'émancipera du joug paternel et tyrannique qu'en se donnant la mort, vengeur, presque sur le cadavre de celle qu'il aime. C'est encore une nouvelle leçon de "liberté" pour Créon son père…

Cela signifie qu'il y a plus à perdre dans cette tragédie à conserver la vie qu'à la perdre ! Les victimes ne sont donc pas toujours où on le pense, puisque les vivants règnent désormais sur un monceau de cadavres et méditeront pour longtemps ce qu'a bâti leur invraisemblable orgueil à maintenir l'intenable.

C'est certainement ainsi qu'il faudrait plutôt présenter les choses.

Bonne poursuite de réflexion ; bon plan d'étude...
sara

Re: Antigone : les "gagnants" et les "perdants"

Message par sara » sam. 18 avr. 2015 23:32

J'ai essayé d’écrire la production mais je n'aime pas trop mon introduction, elle me semble lourde je ne sais pas... qu'est ce que vous en pensez?

Introduction
(...)

Développement (j'ai pris en considération vos conseils)
partie I:- Des personnages qui choisissent la mort
1- Antigone une héroïne déterminée à aller jusqu’au bout pour défendre ses principes. Elle perd la vie en étant la révoltée qui ose dire « Non ».
2- Hémon, perd la femme qu'il aime et l'admiration qu’il avait pour son père.
3- Ismène perd l'opportunité de devenir une héroïne qui croit à une idée et meurt en la défendant.
4- Créon est le plus grand perdant. Il se condamne à vivre seul.

Partie II: les gagnants sont ceux qui perdent
1- Antigone devient l'incarnation de la révolte en faisant son devoir et en refusant d’être soumise à la loi de la cité….
2- Ismène se libère de son asservissement à Créon et de sa peur de la mort.
3- Hémon, lui, ne s'émancipe du joug paternel et tyrannique qu'en se donnant la mort (j'ai utilisé votre phrase). Il devient intransigeant lui aussi, et venge Antigone, en privant son père et la cité de leur prince héritier.
4- Créon fait triompher la loi . Mais sa victoire parait illusoire devant tout ce qu'il a dû sacrifier pour garder son pouvoir.
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Re: Antigone : les "gagnants" et les "perdants"

Message par professeur 18 » dim. 19 avr. 2015 09:20

Bonjour Sara,

Cela me semble positivement progresser.

Je reste sceptique devant les deux titres des parties. Peut-on glisser Créon dans la première alors qu'il ne meurt pas ?
La deuxième partie me semble à reprendre : le titre manque de clarté et reste un peu fourre-tout (Créon se retrouve encore dans cette partie alors qu'il est le grand perdant…).

Tout le reste est très intéressant.

Un dernier "mouvement" semble au final nécessaire pour être parfaitement convaincante.

Bon courage.
sara

Re: Antigone : les "gagnants" et les "perdants"

Message par sara » dim. 19 avr. 2015 11:37

Bonjour

Partie I: Des personnages qui choisissent leur voie
Partie II: un triomphe fatal (je n'ai pas vraiment des idées)

Je n'ai pas compris ce que vous voulez dire par le mot "mouvement". Pouvez vous me donnez des éclaircissements?
sara

Re: Antigone : les "gagnants" et les "perdants"

Message par sara » dim. 19 avr. 2015 12:23

et si je construis ma PE en trois parties:

Partie I: des personnages qui choisissent la mort
1- Antigone une héroïne déterminée à aller jusqu’au bout pour défendre ses principes. Elle perd la vie en étant la révoltée qui ose dire « Non ».
2- Hémon, perd la femme qu'il aime et l'admiration qu’il avait pour son père.
3- Eurydice, la "bonne femme", se donne la mort en signe de refus d'une loi injuste qui pousse un père à causer la mort de son fils unique. (je pense que la mort de ce personnage n'etait pas fortuite, elle doit avoir un sens)

Partie II: des personnages qui continuent à vivre
1- Créon fait triompher la loi . il continu à vivre seul.
2- Ismène, choisit la vie en légitimant la loi de Créon et en perdant l'opportunité de devenir une héroïne qui croit à une idée et meurt en la défendant.
3- Les gardes, indifférents à ce qui se passe, continuent leur vie sans avoir à "trop réfléchir aux grandes questions du "devoir" et du "pouvoir" ni "à croire aux idées et mourir pour elles".

Partie III: il y a plus à perdre à conserver la vie qu'à la perdre
1- Antigone devient l'incarnation de la révolte en faisant son devoir et en refusant d’être soumise à la loi de la cité. Elle perd la vie, mais c'est elle qui gagne.
2- Ismène se libère de son asservissement à Créon et de sa peur de la mort en perdant sa sœur. Elle regrette sa lâcheté et déclare à haute voix son désir irraisonné de mourir avec sa sœur pour laver sa faute. Dès lors, elle accepte la mort par lâcheté et non pas par courage comme Antigone. C'est toujours un sentiment de peur qui la pousse à agir.
3- Hémon, lui, ne s'émancipe du joug paternel et tyrannique qu'en se donnant la mort. Il devient intransigeant lui aussi, et venge Antigone, en privant son père et la cité de leur prince héritier.Il devient "homme" en choisissant l'amour et la mort.


est ce que ça serait logique d'ajouter Créon à cette troisième partie et dire: "Créon semble condamné à subir le devoir et le pouvoir du tyran : il détruit tous ceux qu'il aime, enfermé qu'il est dans un carcan qu'il n'ose briser, alors qu'il en aurait le pouvoir. Il est le tyran qui n'ose envisager comment ce serait s'il rompait ses ordres et sa loi. Il est alors l'esclave du pouvoir qu'il détient." (je repris votre phrase)
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