DM
Posté : lun. 22 avr. 2013 08:57
Bonjour, j'ai le commentaire de ce passage des mouches de JP Sartre :
Le temple d'Apollon. Pénombre. Une statue d'Apollon au milieu de la scène. Électre et Oreste dorment au pied de la statue, entourant ses jambes de leurs bras. Les Érinnyes, en cercle, les entourent; elles dorment debout, comme des échassiers. Au fond, une lourde porte de bronze.
PREMIÈRE ÉRINNYE, s'étirant - Haaah ! J'ai dormi debout, toute droite de colère, et j'ai fait d'énormes rêves irrités. Ô belle fleur de rage, belle fleur rouge en mon cœur. (Elle tourne autour d'Oreste et d'Électre.) Ils dorment. Comme ils sont blancs, comme ils sont doux ! Je leur roulerai sur le ventre et sur la poitrine comme un torrent sur des cailloux. Je polirai patiemment cette chair fine, je la frotterai, je la raclerai, je l'userai jusqu'à l'os. (Elle fait quelques pas.) Ô pur matin de haine ! Quel splendide réveil: ils dorment, ils sont moites, ils sentent la fièvre; moi, je veille, fraîche et dure, mon âme est de cuivre - et je me sens sacrée.
ELECTRE, endormie. - Hélas!
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Elle gémit. Patience, tu connaîtras bientôt nos morsures, nous te ferons hurler sous nos caresses. J'entrerai en toi comme le mâle en la femelle, car tu es mon épouse, et tu sentiras le poids de mon amour. Tu es belle, Électre, plus belle que moi ; mais, tu verras, mes baisers font vieillir; avant six mois, je t'aurai cassée comme une vieillarde, et moi, je resterai jeune. (Elle se penche sur eux.) Ce sont de belles proies périssables et bonnes à manger; je les regarde, je respire leur haleine et la colère m'étouffe. Ô délices de se sentir un petit matin de haine, délices de se sentir griffes et mâchoires, avec du feu dans les veines. La haine m'inonde et me suffoque, elle monte dans mes seins comme du lait. Réveillez-vous, mes sœurs, réveillez-vous: voici le matin.
DEUXIÈME ÉRINNYE. - Je rêvais que je mordais.
PREMIÈRE ÉRINNYE. -Prends patience: un Dieu les protège aujourd'hui, mais bientôt la soif et la faim les chasseront de cet asile. Alors, tu les mordras de toutes tes dents.
TROISIÈME ÉRINNYE. - Haaah ! Je veux griffer.
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Attends un peu : bientôt tes ongles de fer traceront mille sentiers rouges dans la chair des coupables. Approchez, mes sœurs, venez les voir.
UNE ÉRINNYE. - Comme ils sont jeunes !
UNE AUTRE ÉRINNYE. - Comme ils sont beaux !
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Réjouissez-vous : trop souvent les criminels sont vieux et laids ; elle n'est que trop rare, la joie exquise de détruire ce qui est beau.
LES ÉRINNYES. - Héiah ! Héiahah
TROISIÈME ÉRINNYE. - Oreste est presque un enfant. Ma haine aura pour lui des douceurs maternelles. Je prendrai sur mes genoux sa tête pâle, je caresserai ses cheveux.
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Et puis ?
TROISIÈME ÉRINNYE. - Et puis je plongerai tout d'un coup les deux doigts que voilà dans ses yeux.
Elles se mettent toutes à rire.
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Ils soupirent, ils s'agitent; leur réveil est proche. Allons, mes sœurs, mes sœurs les mouches, tirons les coupables du sommeil par notre chant.
CHOEUR DES ERINNYES :
Bzz, bzz, bzz, bzz
Nous nous poserons sur ton coeur pourri comme des mouches sur une tartine,
Coeur pourri, coeur saigneux, coeur délectable,
Nous butinerons comme des abeilles le pus et la sanie de ton coeur,
Nous en ferons du miel, tu verras, du beau miel vert,
Quel amour nous comblerait autant que la haine ?
Bzz, bzz, bzz, bzz.
Nous serons les yeux fixes des maisons,
Le grondement du molosse qui découvrira les dessus de ta tête,
Les bruits de la forêt,
les sifflements, les craquements, les chuintements, les hululements,
Nous serons la nuit,
L'épaisse nuit de ton âme.
Bzz, bzz, bzz, bzz.
Héiah ! Héiah ! Héiahah !
Bzz, bzz ,bzz ,bzz.
Nous sommes les suceuses de pus, les mouches,
Nous partagerons tout avec toi,
Nous irons chercher la nourriture dans ta bouche et le rayon de lumière au fond de tes yeux,
Nous t'escorterons jusqu'à la tombe
Et nous ne céderons la place qu'aux vers.
Bzz, bzz,bzz,bzz.
Elles dansent.
J'ai trouvé tout ça sur se passage :
Les Erinnyes :
• introduite par la baisse de lumière
• dans la mythologie grecque, divinités persécutrice (correspondent aux furies chez les romains)
• représentées avec des serpents pour des cheveux, des fouets et des torches
• leur but : poursuivre le fils matricide pour lui infliger des tourments sans fin. Il n'est question pour elles ni de juger, ni de trouver des circonstance atténuante à Oreste.
• symbolisent les lois du monde moral
Sartre :
En 1942, Vichy gouverne la France. J-P Sartre lance un appel au peuple français "allégorie de l'occupation de Paris par les nazis". Volonté de redonner courage au peuple français, dont la situation se retrouve chez les Argiens. Oreste incarne la résistance.
Première didascalie : siège des Erinnyes, avec une supériotrité de celles-ci (elles : debout, Electre et Oreste : allongés au pied de la statue)
Apollon : au milieu de la scène , et contact physique entre la statue et les enfants qui renforce le rôle protecteur du temple d'Apollon
Première érinnye : "O" représente une divinité. Pureté de la colère, avec le plaisir de haïr. "Comme ils sont blancs " : blanc = pureté
Images de pesanteurs "roulerait sur le ventre..."
antithèse : enfants dorment, moites / elle : veille et fraiche.
Deuxième tirate : "patience " mot récurrent.
terme laudatifs : "caresses;amour;belle;baisers" , qui contrastent avec les châtiments qui leurs sont réservés "hurler;vieillir;cassée;périssable"
didascalie " se penche sur eux" : supériorité : prédateur/proie
La haine est personnifiée "inonde". Métaphore avec "ongles de fer" en antithèse avec la "chair".
Humour noir entre elle avec " douceurs maternelles"
_______
Et pour le chant :
Les mouches incarné en abeille, en maisons, en grondements, en bruit, sifflement ...
Tourments sans fin : accompagne jusqu'à la tombe.
Anaphore de "Bzz. Bzz..."
Et là je cherche mais je ne trouve rien d'autre, et ce n'est pas assez long, est ce que vous auriez des idées s'il vous plait ??
Le temple d'Apollon. Pénombre. Une statue d'Apollon au milieu de la scène. Électre et Oreste dorment au pied de la statue, entourant ses jambes de leurs bras. Les Érinnyes, en cercle, les entourent; elles dorment debout, comme des échassiers. Au fond, une lourde porte de bronze.
PREMIÈRE ÉRINNYE, s'étirant - Haaah ! J'ai dormi debout, toute droite de colère, et j'ai fait d'énormes rêves irrités. Ô belle fleur de rage, belle fleur rouge en mon cœur. (Elle tourne autour d'Oreste et d'Électre.) Ils dorment. Comme ils sont blancs, comme ils sont doux ! Je leur roulerai sur le ventre et sur la poitrine comme un torrent sur des cailloux. Je polirai patiemment cette chair fine, je la frotterai, je la raclerai, je l'userai jusqu'à l'os. (Elle fait quelques pas.) Ô pur matin de haine ! Quel splendide réveil: ils dorment, ils sont moites, ils sentent la fièvre; moi, je veille, fraîche et dure, mon âme est de cuivre - et je me sens sacrée.
ELECTRE, endormie. - Hélas!
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Elle gémit. Patience, tu connaîtras bientôt nos morsures, nous te ferons hurler sous nos caresses. J'entrerai en toi comme le mâle en la femelle, car tu es mon épouse, et tu sentiras le poids de mon amour. Tu es belle, Électre, plus belle que moi ; mais, tu verras, mes baisers font vieillir; avant six mois, je t'aurai cassée comme une vieillarde, et moi, je resterai jeune. (Elle se penche sur eux.) Ce sont de belles proies périssables et bonnes à manger; je les regarde, je respire leur haleine et la colère m'étouffe. Ô délices de se sentir un petit matin de haine, délices de se sentir griffes et mâchoires, avec du feu dans les veines. La haine m'inonde et me suffoque, elle monte dans mes seins comme du lait. Réveillez-vous, mes sœurs, réveillez-vous: voici le matin.
DEUXIÈME ÉRINNYE. - Je rêvais que je mordais.
PREMIÈRE ÉRINNYE. -Prends patience: un Dieu les protège aujourd'hui, mais bientôt la soif et la faim les chasseront de cet asile. Alors, tu les mordras de toutes tes dents.
TROISIÈME ÉRINNYE. - Haaah ! Je veux griffer.
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Attends un peu : bientôt tes ongles de fer traceront mille sentiers rouges dans la chair des coupables. Approchez, mes sœurs, venez les voir.
UNE ÉRINNYE. - Comme ils sont jeunes !
UNE AUTRE ÉRINNYE. - Comme ils sont beaux !
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Réjouissez-vous : trop souvent les criminels sont vieux et laids ; elle n'est que trop rare, la joie exquise de détruire ce qui est beau.
LES ÉRINNYES. - Héiah ! Héiahah
TROISIÈME ÉRINNYE. - Oreste est presque un enfant. Ma haine aura pour lui des douceurs maternelles. Je prendrai sur mes genoux sa tête pâle, je caresserai ses cheveux.
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Et puis ?
TROISIÈME ÉRINNYE. - Et puis je plongerai tout d'un coup les deux doigts que voilà dans ses yeux.
Elles se mettent toutes à rire.
PREMIÈRE ÉRINNYE. - Ils soupirent, ils s'agitent; leur réveil est proche. Allons, mes sœurs, mes sœurs les mouches, tirons les coupables du sommeil par notre chant.
CHOEUR DES ERINNYES :
Bzz, bzz, bzz, bzz
Nous nous poserons sur ton coeur pourri comme des mouches sur une tartine,
Coeur pourri, coeur saigneux, coeur délectable,
Nous butinerons comme des abeilles le pus et la sanie de ton coeur,
Nous en ferons du miel, tu verras, du beau miel vert,
Quel amour nous comblerait autant que la haine ?
Bzz, bzz, bzz, bzz.
Nous serons les yeux fixes des maisons,
Le grondement du molosse qui découvrira les dessus de ta tête,
Les bruits de la forêt,
les sifflements, les craquements, les chuintements, les hululements,
Nous serons la nuit,
L'épaisse nuit de ton âme.
Bzz, bzz, bzz, bzz.
Héiah ! Héiah ! Héiahah !
Bzz, bzz ,bzz ,bzz.
Nous sommes les suceuses de pus, les mouches,
Nous partagerons tout avec toi,
Nous irons chercher la nourriture dans ta bouche et le rayon de lumière au fond de tes yeux,
Nous t'escorterons jusqu'à la tombe
Et nous ne céderons la place qu'aux vers.
Bzz, bzz,bzz,bzz.
Elles dansent.
J'ai trouvé tout ça sur se passage :
Les Erinnyes :
• introduite par la baisse de lumière
• dans la mythologie grecque, divinités persécutrice (correspondent aux furies chez les romains)
• représentées avec des serpents pour des cheveux, des fouets et des torches
• leur but : poursuivre le fils matricide pour lui infliger des tourments sans fin. Il n'est question pour elles ni de juger, ni de trouver des circonstance atténuante à Oreste.
• symbolisent les lois du monde moral
Sartre :
En 1942, Vichy gouverne la France. J-P Sartre lance un appel au peuple français "allégorie de l'occupation de Paris par les nazis". Volonté de redonner courage au peuple français, dont la situation se retrouve chez les Argiens. Oreste incarne la résistance.
Première didascalie : siège des Erinnyes, avec une supériotrité de celles-ci (elles : debout, Electre et Oreste : allongés au pied de la statue)
Apollon : au milieu de la scène , et contact physique entre la statue et les enfants qui renforce le rôle protecteur du temple d'Apollon
Première érinnye : "O" représente une divinité. Pureté de la colère, avec le plaisir de haïr. "Comme ils sont blancs " : blanc = pureté
Images de pesanteurs "roulerait sur le ventre..."
antithèse : enfants dorment, moites / elle : veille et fraiche.
Deuxième tirate : "patience " mot récurrent.
terme laudatifs : "caresses;amour;belle;baisers" , qui contrastent avec les châtiments qui leurs sont réservés "hurler;vieillir;cassée;périssable"
didascalie " se penche sur eux" : supériorité : prédateur/proie
La haine est personnifiée "inonde". Métaphore avec "ongles de fer" en antithèse avec la "chair".
Humour noir entre elle avec " douceurs maternelles"
_______
Et pour le chant :
Les mouches incarné en abeille, en maisons, en grondements, en bruit, sifflement ...
Tourments sans fin : accompagne jusqu'à la tombe.
Anaphore de "Bzz. Bzz..."
Et là je cherche mais je ne trouve rien d'autre, et ce n'est pas assez long, est ce que vous auriez des idées s'il vous plait ??