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Le misanthrope de Molière

Posté : sam. 15 oct. 2011 16:27
par Marine
Bonjour a tous ! j'aurais besoin de votre aide pour un petit exercice de français sur une scène du misanthrope de Molière , le voici :

texte : Parbleu ! je viens du Louvre, où Cléonte, au levé,
Madame, a bien paru ridicule achevé.
N’a-t-il point quelque ami qui pût, sur ses manières,
D’un charitable avis lui prêter les lumières ?

CÉLIMÈNE
Dans le monde, à vrai dire, il se barbouille fort ;
Partout il porte un air qui saute aux yeux d’abord ;
Et lorsqu’on le revoit après un peu d’absence,
On le retrouve encor plus plein d’extravagance.

ACASTE
Parbleu ! s’il faut parler des gens extravagants,
Je viens d’en essuyer un des plus fatigants :
Damon, le raisonneur, qui m’a, ne vous déplaise,
Une heure, au grand soleil, tenu hors de ma chaise.

CÉLIMÈNE
C’est un parleur étrange, et qui trouve toujours
L’art de ne vous rien dire avec de grands discours ;
Dans les propos qu’il tient, on ne voit jamais goutte,
Et ce n’est que du bruit que tout ce qu’on écoute.

ÉLIANTE, à Philinte.
Ce début n’est pas mal ; et contre le prochain
La conversation prend un assez bon train.

CLITANDRE
Timante encor, Madame, est un bon caractère.

CÉLIMÈNE
C’est de la tête aux pieds un homme tout mystère,
Qui vous jette en passant un coup d’œil égaré,
Et, sans aucune affaire, est toujours affairé.
Tout ce qu’il vous débite en grimaces abonde ;
À force de façons, il assomme le monde ;
Sans cesse il a, tout bas, pour rompre l’entretien,
Un secret à vous dire, et ce secret n’est rien ;
De la moindre vétille il fait une merveille,
Et jusques au bonjour, il dit tout à l’oreille.

ACASTE
Et Géralde, Madame ?

CÉLIMÈNE
Ô l’ennuyeux conteur !
Jamais on ne le voit sortir du grand seigneur ;
Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse,
Et ne cite jamais que duc, prince ou princesse :
La qualité l’entête ; et tous ses entretiens
Ne sont que de chevaux, d’équipage et de chiens ;
Il tutaye en parlant ceux du plus haut étage,
Et le nom de Monsieur est chez lui hors d’usage.

CLITANDRE
On dit qu’avec Bélise il est du dernier bien.

CÉLIMÈNE
Le pauvre esprit de femme, et le sec entretien !
Lorsqu’elle vient me voir, je souffre le martyre :
Il faut suer sans cesse à chercher que lui dire,
Et la stérilité se son expression
Fait mourir à tous coups la conversation.
En vain, pour attaquer son stupide silence,
De tous les lieux communs vous prenez l’assistance :
Le beau temps et la pluie, et le froid et le chaud
Sont des fonds qu’avec elle on épuise bientôt.
Cependant sa visite, assez insupportable,
Traîne en une longueur encore épouvantable ;
Et l’on demande l’heure, et l’on bâille vingt fois,
Qu’elle s’émeut autant qu’une pièce de bois.

ACASTE
Que vous semble d’Adraste ?

CÉLIMÈNE
Ah ! quel orgueil extrême !
C’est un homme gonflé de l’amour de soi-même.
Son mérite jamais n’est content de la cour :
Contre elle il fait métier de pester chaque jour,
Et l’on ne donne emploi, charge ni bénéfice,
Qu’à tout ce qu’il se croit on ne fasse injustice.

CLITANDRE
Mais le jeune Cléon, chez qui vont aujourd’hui
Nos plus honnêtes gens, que dites-vous de lui ?

CÉLIMÈNE
Que de son cuisinier il s’est fait un mérite,
Et que c’est à sa table à qui l’on rend visite.

ÉLIANTE
Il prend soin d’y servir des mets fort délicats.

CÉLIMÈNE
Oui ; mais je voudrais bien qu’il ne s’y servît pas :
C’est un fort méchant plat que sa sotte personne,
Et qui gâte, à mon goût, tous les repas qu’il donne.

PHILINTE
On fait assez de cas de son oncle Damis :
Qu’en dites-vous, Madame ?

CÉLIMÈNE
Il est de mes amis.

PHILINTE
Je le trouve honnête homme, et d’un air assez sage.

CÉLIMÈNE
Oui ; mais il veut avoir trop d’esprit, dont j’enrage ;
Il est guindé sans cesse ; et dans tous ses propos,
On voit qu’il se fatigue à dire de bons mots.
Depuis que dans la tête il s’est mis d’être habile,
Rien ne touche son goût, tant il est difficile ;
Il veut voir des défauts à tout ce qu’on écrit,
Et pense que louer n’est pas d’un bel esprit,
Que c’est être savant que trouver à redire,
Qu’il n’appartient qu’aux sots d’admirer et de rire,
Et qu’en n’approuvant rien des ouvrages du temps,
Il se met au-dessus de tous les autres gens ;
Aux conversations même il trouve à reprendre :
Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre ;
Et les deux bras croisés, du haut de son esprit
Il regarde en pitié tout ce que chacun dit.

ACASTE
Dieu me damne, voilà son portrait véritable.

CLITANDRE
Pour bien peindre les gens vous êtes admirable.

ALCESTE
Allons, ferme, poussez, mes bons amis de cœur ;
Vous n’en épargnez point, et chacun a son tour :
Cependant aucun d’eux à vos yeux ne se montre,
Qu’on ne vous voie, en hâte, aller à sa rencontre,
Lui présenter la main, et d’un baiser flatteur
Appuyer les serments d’être son serviteur.

CLITANDRE
Pourquoi s’en prendre à nous ? Si ce qu’on dit vous blesse,
Il faut que le reproche à Madame s’adresse.

ALCESTE
Non, morbleu ! c’est à vous ; et vos ris complaisants
Tirent de son esprit tous ces traits médisants.


1) Comment le dialogue progresse t-il ? Déterminez qui mène le débat et quels rôles jouent tous les personnages présents.
2)Quels différents procédés rendent les portraits brossés par Célimène vivants ou drôles ?
3) Quelle figure de style Célimène utilise-t-elle le plus ? Pour quelle effet comique ?

Voila , alors je suis complètement dans les choux !!! je pense avoir trouver que la figure de style était la métaphore , et encore ... !!

Re: Le misanthrope de Molière

Posté : sam. 15 oct. 2011 16:37
par professeur 12
Bonjour Marine,
Peux-tu nous dire dans quelle séquence tu te trouves car Le Misanthrope est plutôt étudié au lycée (et nous n'aidons que les collégiens)?
D'autre part, nous ne pouvons répondre à ta place et tu dois commencer à proposer des idées pour tes exercices. Donc nous attendons que tu commences à nous adresser des réactions écrites à ce questionnaire. travaille bien et envoie-nous tes réponses.

Re: Le misanthrope de Molière

Posté : sam. 15 oct. 2011 16:46
par Marine
Et bien, en fait j'ai un professeur qui ne travaille pas en séquence, mais nous sommes dans le théâtre , le thème 2, et on fait des études de texte de temps en temps mais j'ai beaucoup de mal !
Pour ce texte j'ai trouvé quelques idées mais je ne suis pas sûre du tout !
1) Tout au long de la scène , le dialogue progresse rapidement . Acaste et Célimène engagent la conversation sur Damon. Eliante et Philinte se jouent de Célimène.
Clitandre engage alors la discussion sur Timonte et c'est ici qu'une "routine" se met en place.Célimène répond et Clitandre repose une question sur une autre personne !
Célimène mène le débat ici. Acaste joue le même rôle que Clitandre : ils courtisent tout deux Célimène.Ils essayent de faire dire du mal des autres à Célimène pour en tirer profit.

Voila pour la question 1 , je ne trouve pas cela terrible !

Re: Le misanthrope de Molière

Posté : sam. 15 oct. 2011 17:01
par professeur 12
Marine,
Tu as donné la trame de ces propos. Pour finir de répondre à la question 1, peux-tu préciser le rôle de chacun tel qu'il semble apparaître ici. Par exemple, tu peux signaler que les marquis Acaste et Clitandre incarnent (aux yeux de Molière) le ridicule et le prétentieux.