bonjour,
j'ai des questions sur le texte suivant : le roman d'un tricheur:
Ce sont des extraits de ce roman :
questions:
a) repérez un proverbe qui a été modifié, transformé (subverti)
b) transformez c'est à dire mettre du style direct au style indirect le passage de "d'ailleurs, il ajouta:..." à "pourquoi ?". (c'est vers la fin du texte) :
Du jour au lendemain, un plat de champignons me laissa seul au monde.
Seul, car j'avais volé huit sous dans le tiroir-caisse pour m'acheter des billes - et mon père en courroux s'était écrié - « Puisque tu as volé, tu seras privé de champignons ! » Ces végétaux mortels, c'était le sourd- muet qui les avait cueillis - et ce soir-là, il y avait onze cadavres à la maison.
Qui n'a pas vu onze cadavres à la fois ne peut pas se faire une idée du nombre de cadavres que cela fait.
Il y en avait partout.
Parlerai-je de mon chagrin? Disons plutôt la vérité. Je n'avais que douze ans, et l'on conviendra que c'était un malheur excessif pour mon âge. Oui, j'étais véritablement dépassé par cette catastrophe - et n'ayant pas assez d'expérience pour en apprécier l'horreur, je m'en sentais, pour ainsi dire, indigne.
On peut pleurer sa mère ou son père, ou son frère - mais comment voulez-vous pleurer onze personnes! On ne sait plus où donner de la peine. Je n'ose pas parler de l'embarras du choix - et c'est un peu pourtant cela qui se passait. Ma douleur sollicitée à droite, à gauche, avait des sujets de distraction trop nombreux.
Le docteur Lavignac, appelé dans le courant de l'après-midi, ne cessa de prodiguer, pendant des heures et des heures, ses soins éclairés, mais, hélas! inutiles. Ma famille s'éteignait inexorablement.
M. le curé qui déjeunait ce jour-là chez le marquis de Beauvoir, est arrivé à bicyclette vers quatre heures. On allait avoir bien besoin de lui!
L'oncle assassîn, le sourd-muet, mourut le dernier dans d’horribles souffrances.
« Quel est celui qui crie comme ça?
- C'est le muet », répondait-on.
Lorsque, à sept heures, tout fut fini je suis sorti de ma cachette, et je me suis trouvé nez, à nez avec le docteur éreinté qui s'épongeait le front. Il me vit, me regarda, me reconnut, n'en crut pas ses yeux et me dit :
« Eh! bien... et toi? »
Et il y avait dans sa voix une surprise immense, avec un rien de blâme.
D'ailleurs, il ajouta
« Qu'est-ce que tu fais là? »
Et ce « qu'est-ce que tu fais là? » ne voulait pas dire « Qu'est-ce que tu fais là, sous le comptoir? » - non, il signifiait bien: «Qu'est-ce que tu fais là, sur la terre? »
En effet, de quel droit n'étais-je pas mort - comme tout le monde!
Il continua
« Tu n'as pas mal?
- Non, pas du tout.
- Mais comment cela se fait-il? »
Et maintenant, il me regardait comme si j'étais un phénomène - ou bien le diable. Ce garçon de douze ans qui absorbait impunément des champignons vénéneux, qui survivait à tous les siens - cela devenait très intéressant pour lui! - Quel champ d'expériences! Et, comme il m'a semblé qu'il se voyait déjà, penché sur mes viscères, j'avouai la vérité :
« je n'en ai- pas mangé.
- Pourquoi? »
Et ce «pourquoi?», parti très vite, était extraordinaire.
Déformation professionnelle, je veux bien, mais je jure qu'il l'a dit sur un ton de reproche.
Et, comme il répétait : « Pourquoi? Pourquoi? »,
- j'ai préféré tout dire, j'ai raconté mon crime et j'ai dit quel avait été mon châtiment.
Alors, dans une esquisse de sourire, il eut un clignement d'oeil- qui semblait dire
« Toi, pas bête ! »
L'histoire fit rapidement le tour du village - et je laisse à penser quels commentaires elle souleva.
Le jour de 1'enterrement, derrière ces onze cercueils que je suivais, la tête basse et les yeux secs, je me demandais si le fait d'avoir été miraculeusement. épargné ne me donnait pas l'air un peu d'avoir, assassiné tout ce monde, - cependant que, dans mon dos, l’on chuchotait :
a) le proverbe est :
" On ne sait plus où donner de la peine" au lieu de " on ne sait plus où donner de la tête ".
b) D'ailleurs, il me demanda ce que je faisais là. Et ce « ce que je faisais là » ne voulait pas dire « ce que je faisais là, sous le comptoir » - non, il signifiait bien « ce que je faisais là, sur la terre ». En effet, de quel droit n'étais-je pas mort - comme tout le monde! Le docteur continua en me demandant si je n' avais pas mal. Je répondis que non, je n' avais pas
mal du tout. Il se demandait comment cela se faisait.
Et maintenant, il me regardait comme si j'étais un phénomène - ou bien le diable. Ce garçon de douze ans qui absorbait impunément des champignons vénéneux, qui survivait à tous les siens - cela devenait très intéressant pour lui! - Quel champ d'expériences! Et, comme il m'a semblé qu'il se voyait déjà, penché sur mes viscères, j'avouai la vérité, à savoir que je n' en avais pas mangé. Il voulut savoir pourquoi.
questions sur texte
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Re: questions sur texte
Marie,
Ton travail est très sérieux, les réponses que tu as proposées sont tout à fait justes. Bravo !
N'hésite pas à revenir sur le forum si besoin.
Bonne journée.
Ton travail est très sérieux, les réponses que tu as proposées sont tout à fait justes. Bravo !
N'hésite pas à revenir sur le forum si besoin.
Bonne journée.
Re: questions sur texte
Je vous remercie beaucoup.